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Sécheresse : assurances, responsabilités et la piste d’un futur diagnostic
18 Septembre 2025

Sécheresse : assurances, responsabilités et la piste d’un futur diagnostic

Chaque été, les mêmes images reviennent : façades fissurées, maisons fragilisées, habitants contraints de quitter leur logement. La sécheresse, combinée aux sols argileux, est devenue l’une des principales causes de sinistres en France. Pour les assureurs, le coût est colossal : après les inondations, c’est le deuxième poste d’indemnisation en matière de catastrophes naturelles. En 2022, la Fédération française de l’assurance estimait déjà que la sécheresse pourrait coûter plus d’un milliard d’euros par an à l’horizon 2050. Ce contexte soulève une question brûlante : qui doit assumer la responsabilité de ce risque ? Aujourd’hui, les sinistrés passent par le régime CatNat (catastrophes naturelles), financé par les assureurs, mais garanti par la solidarité nationale. Or, la multiplication des épisodes met en tension ce système, qui peine à absorber les indemnisations massives. Résultat : des délais de traitement rallongés, des expertises contestées, et des propriétaires qui se sentent abandonnés. C’est dans ce cadre qu’émerge l’idée d’un diagnostic sécheresse obligatoire lors de la vente d’un bien. Loin d’être un simple document de plus, il aurait une portée juridique importante. En identifiant clairement le risque dès la transaction, il limiterait les litiges entre vendeurs et acheteurs. Le vendeur ne pourrait plus être accusé d’avoir caché une information déterminante, et l’acheteur serait pleinement conscient des enjeux avant de signer. Pour les assureurs, un tel diagnostic constituerait un outil précieux : il permettrait d’évaluer plus finement le niveau de risque d’un bien et, à terme, d’adapter les garanties proposées. Pour l’État, ce serait aussi une façon de responsabiliser l’ensemble des acteurs et d’encourager la prévention. Car si certaines fissures sont inévitables, d’autres peuvent être limitées par des mesures simples : contrôle de la végétation, renforcement des fondations ou mise en place de systèmes de drainage. Ce débat n’en est qu’à ses débuts, mais il illustre un tournant. Avec le changement climatique, les diagnostics immobiliers deviennent de plus en plus des outils de responsabilité partagée : informer pour prévenir, anticiper pour éviter des réparations coûteuses. Après l’amiante et l’énergie, la sécheresse pourrait bien être la prochaine étape d’un arsenal destiné à protéger à la fois les habitants, les assureurs et la collectivité.