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Travaux bloqués : quand les enrobés HAP refont surface sur les chantiers
30 Juillet 2025

Travaux bloqués : quand les enrobés HAP refont surface sur les chantiers

C’est une situation encore méconnue, mais de plus en plus fréquente : des chantiers de voirie stoppés net à cause de la présence d’enrobés contenant des HAP, ces hydrocarbures aromatiques polycycliques longtemps utilisés dans les bitumes. Pourtant, depuis plusieurs années, leur détection est devenue une obligation réglementaire avant tout chantier de réfection ou de terrassement.

À Rennes, en 2024, c’est le chantier de la place Sainte-Anne qui a été brusquement interrompu. Le goudron ancien, datant de plusieurs décennies, contenait des composés HAP à des niveaux bien supérieurs aux seuils autorisés. Aucun repérage préalable n’avait été réalisé. Résultat : stockage sécurisé, analyses d’urgence, procédures mises à jour… et un surcoût estimé à plus de 80 000 euros, sans compter le retard de plusieurs semaines sur le calendrier initial.

Des conséquences lourdes pour les collectivités

Même scénario à Béziers, début 2025. Un chantier de voirie départementale a dû être décalé de deux mois. Là encore, l’absence de repérage HAP en amont a engendré des délais imprévus. Les entreprises ont dû suspendre les travaux, organiser un diagnostic complet et repenser tout le circuit de traitement des matériaux contaminés. Une opération complexe, qui aurait pu être évitée avec un diagnostic anticipé.

Ces deux cas illustrent un phénomène de plus en plus surveillé par les maîtres d’ouvrage. Les HAP, classés cancérigènes, sont aujourd’hui considérés comme des polluants majeurs à prendre en compte au même titre que l’amiante. Le repérage HAP avant travaux est donc devenu une étape incontournable sur les chaussées anciennes, notamment en milieu urbain.

À l’heure où les exigences réglementaires se durcissent et où la responsabilité des acteurs du bâtiment est de plus en plus engagée, ces exemples rappellent que négliger un diagnostic peut coûter bien plus cher qu’il n’y paraît. Au-delà des normes, il s’agit aussi d’un enjeu de santé publique et de gestion durable des chantiers.